Hello mes gens, j’espère que vous vous portez à merveille.

Installez-vous confortablement, puis en fonction du temps qu’il fait chez vous, prenez une boisson chaude ou froide, et rentrons dans le vif du sujet, car mon accouchement était digne des montagnes russes.

Disclaimer : je tiens à préciser que chaque accouchement est unique. Je ne cherche en aucun cas à effrayer qui que ce soit, juste partager mon vécu pour que ça prépare bon nombre de sœurs. Tout ne se passe pas forcément comme on le souhaite ou comme on l’a prévu, et ce n’est pas grave. J’aimerais également attirer l’attention des hommes sur le fait qu’une femme qui vous donne un enfant, c’est un cadeau inestimable ; il faut la respecter et la chérir toute votre vie, parce que oui, c’est aller embrasser la mort et revenir, et je n’exagère pas.

Ah, il y aura dans cet article des termes et des images pas glamour alors vous pouvez déjà le fermer si le cœur ne vous en dit pas.

Je tiens à dire un merci mondial à Monsieur mon mari d’être resté à mes côtés tant physiquement, qu’en prière du début jusqu’à la fin. On a surmonté les situations éprouvantes ponctuelles ensemble et je suis vraiment reconnaissante à Dieu pour mon gentil partenaire. Moi qui affirmais qu’avec ou sans lui dans la salle d’accouchement, je m’en foutais, croyez moi que ça a eu du bon de l’avoir à côté ; et surtout qu’il ait été témoin de chaque complication, mdrrrrrrrr…. Oui, il faut être des femmes fortes, capables, mais il faut reconnaître aussi qu’on a besoin des fois de l’autre. Merci également à ma mère pour son assistance, son amour, ses prières sans lesquelles je ne m’en sortirais clairement pas. Merci à ma coach de grossesse aka ma grande sœur M pour ses conseils, son aide dans toute épreuve et sa transparence sur tous les sujets tabous. Merci enfin à toute ma famille et à mes amis pour leur amour. Vous êtes géniaux.

11 janvier

Pour rappel, on a décidé de me déclencher non seulement parce que je risquais la pré-éclampsie dû au mauvais fonctionnement de mon foie, mais aussi à cause de mes crises de drépanocytose répétitives. Mon col était mou, court, ouvert à un doigt, donc j’avais encore du chemin à faire avant la délivrance. Le déclenchement artificiel a pour objectif d’amorcer les contractions qui favorisent l’ouverture du col, sachant qu’une femme accouche par voie vaginale seulement lorsque le col est dilaté à 10 cm.

Le processus s’est fait en deux temps. En premier lieu, vers 19 heures, elles sont venues me poser le ballonnet. C’est une sonde souple en caoutchouc avec deux petits ballons qu’on introduit dans le col de l’utérus. Une fois en place, on les remplit graduellement d’eau. Il a pour mission d’ouvrir le col et de décoller les membranes. Il est posé en moyenne pour 12 heures de temps et doit ouvrir le col jusqu’au moins 3 – 4 centimètres, mais chaque corps réagit différemment. Le col peut s’ouvrir en 2 heures, ou plus. J’avais lu sur Google que certaines femmes le gardaient plus de 24 heures et je priais pour que cela ne m’arrive pas. La pose, hummmmmm, la pose censée ne pas être douloureuse est un mensonge. Elle était plus amère que l’accouchement en soi. Elle s’est faite en position gynécologique, sans anesthésie, sans lubrifiant (oh Gosh, it was horrible). La sage-femme qui me l’a posé ne communiquait pas vraiment et lors de gonfler les ballonnets, elle avait l’impression que ce n’était pas bien rentré dans l’utérus. Elle a dû appeler une autre collègue qui est venue vérifier, mais c’était parce que mon minou ne pouvait pas supporter que les ballons soient gonflés au maximum, et du coup elles l’ont gorgé en fonction de ce que mon corps supportait (60 ml et 20 ml). Juste après la pose se sont déclenchées les contractions de travail, super douloureuses, et mes nausées se sont multipliées par mille. Je me tordais de douleur et j’étais en pleurs pendant au moins une heure. Une infirmière est venue me conduire en chambre, m’a donné des antalgiques pour me soulager et j’ai pu m’endormir vers 1 heure du matin.

L’histoire de mon accouchement / lasafitude / grossesse / accouchement
Ballonnet initial
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Ballonnet posé

 

12 janvier

5h30 : généralement le ballonnet après avoir fait son travail tombe tout seul et ce fut le cas.

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Ballonet expulsé

8h16 : la sage-femme vient analyser le col et ce dernier est effacé et ouvert à 4 cm. Elle me laisse me rafraîchir pour ensuite aller en salle d’accouchement où on va attendre de voir si le col s’ouvre naturellement ou s’il faut passer à la deuxième partie du déclenchement. J’y passerai toute la journée.

 

9h : pose de la péridurale, la science facilite l’accouchement, pourquoi s’en priver ? La péridurale étourdit les nerfs et désensibilise provisoirement le bas du corps de manière à ce que les contractions soient simplement ressenties comme d’infimes pressions au niveau de l’abdomen.

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La commande pour doser la péridurale
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La sape de princesse

 

 

9h21 : l’auxiliaire de puériculture vient préparer les affaires de bébé et prendre son identité (ma fille portera mon nom en premier avant de prendre le nom de son papa, vous ne savez pas à quel point j’en suis fière et honorée.).

 

10h20 : mon col n’a pas vraiment évolué. La sage-femme décide de me rompre la poche des eaux pour accélérer les contractions. C’est une manière d’indiquer à bébé qu’il faut s’apprêter à sortir.

12h23 : re-examination du col ; rien a changé. On décide d’activer la phase numéro 2 ; l’injection d’ocytocine pour accélérer le travail. L’ocytocine est une hormone de synthèse qu’on injecte par voie intraveineuse pour accentuer les contractions qui jusque-là étaient faibles et lentes. Décidément, l’enfant ne veut pas sortir, mdrrrrrrrrr.

13h05 : on vient me poser une sonde pour évacuer l’urine parce qu’avec la péridurale, je ne sentais plus le bas de mon corps. Je ne sentais pas l’envie d’uriner alors que ma vessie fonctionnait normalement et ce ne serait pas gentil de me laisser me faire pipi dessus. La sage-femme examine à nouveau le col qui commence à s’ouvrir. J’étais à 5 cm.

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No comment

 

14h05 : première frayeur ; deux sages-femmes et la responsable de maternité débarquent dans la salle parce que le rythme cardiaque de bébé ralentissait. Pendant 15 minutes, elles ont tout fait pour la stabiliser (le spray régulier d’un produit que j’ignore dans ma bouche, et l’arrêt de l’injection d’ocytocine pour la laisser souffler pare ce qu’elle ne supportait pas l’intensité des contractions.). Le cœur du bébé doit normalement battre entre 120 et 160 battements par minute, et celui de ma princesse descendait à 76. Elle risquait l’asphyxie fœtale. J’étais mal, je ne me sentais pas bien, j’étais inquiète, j’avais peur, je craignais le pire. Je pouvais lire la même chose sur le visage du chéri et des sages-femmes. Elles m’ont dit que si dans les minutes à suivre, il n’y avait pas d’amélioration, elles me conduiraient au bloc. J’ai commencé à prier intérieurement et d’un coup le rythme est revenu à la normale (première victoire).

 

15h05 : bébé va mieux et ses battements varient entre 105 et 156. Elles choisissent de reprendre l’administration de l’ocytocine.

15h40 : la princesse ne supporte toujours pas la puissance des contractions, le rythme cardiaque diminue encore légèrement par moments, mais elle se maintient.

16h15 : deuxième frayeur ; le rythme cardiaque baisse à moins de 50 et a du mal à remonter. Les sages-femmes décident une césarienne d’urgence. Elles commencent à appeler leurs collègues pour préparer le bloc. Je les regardais discuter, mais je n’étais plus vraiment avec elles. Tout ce que je désirais en cet instant précis était qu’on sauve mon bébé. Je continuais à prier intérieurement sans trop y croire (je parle toujours à DIEU même si je ne le sens pas, je sais qu’il m’écoute et que sa volonté sera toujours faite.). Deuxième bimmm 8 minutes plus tard, les battements remontent à 125, DIEU a encore honoré son nom. Elles conviennent de me laisser sous surveillance.

16h50 : elles décident quand même de faire venir deux médecins pour faire un prélèvement du ph in utero. Il s’agit d’un prélèvement sanguin au scalp foetal (on extrait un peu de sang de la tête de bébé) pour vérifier le taux d’oxygène et déterminer si elle est ou non en souffrance fœtale. Cette méthode a pour but de prévenir le risque d’hypoxie fœtale, et elle favorise la baisse du taux d’intervention (césarienne ou extraction du nouveau-né par ventouse, spatule, etc.). Le résultat est encourageant. Je reste sous observation pendant une heure pour jauger si la phase de latence pour la dilatation du col évolue. L’ocytocine est encore arrêtée.

19h02 : col enfin ouvert à 6, je pense que ça va vite évoluer à partir de maintenant. On se retrouve à deux avec le chéri et notre seul désir, c’est que le reste se passe bien. Je lui demande d’aller se chercher à manger et de me ramener du jus à boire (ça fait plus de 24 heures que je me nourris uniquement d’eau et de jus).

21h48 : tout s’est accéléré après la phase de latence, mon col est ouvert à 9 cm. On me conseille de dormir un peu histoire de reprendre des forces parce que ça fait 1 heure que tout mon corps tremblait et que j’avais la nausée.

X heure : je suis très très très, mais très fatiguée, je n’arrive pas à dormir. La miss se fait désirer.

13 janvier

00h15 : je commence à pousser selon les indications de la sage-femme. On ne pousse pas pour pousser, on pousse à chaque fois qu’il y a une grosse contraction. J’ai poussé en tout quatre fois, et le truc dont j’avais le plus peur arriva (je faisais popo à chaque poussée mais à ce moment je n’avais plus aucune notion de la honte). Je n’ai pas vraiment eu du mal pousser, mais c’était sportif. Je me concentrais et donnais le max à chaque poussée pour ne pas rallonger la chose. Je sentais tout mais ce n’était pas hyper douloureux, c’était supportable.

00h29 : je sors une belle petite fille aux yeux grands ouverts et avec une belle chevelure. « Oh, elle a des cheveux » ; c’était la première phrase que j’ai prononcée lorsqu’on l’avait posé sur moi. Eh non, je n’ai pas pleuré, j’étais plutôt inquiète parce qu’au lieu de pleurer, elle a juste émis un petit son. Elles l’ont vite amené faire tous les tests qu’il fallait pour confirmer qu’elle n’était pas en souffrance fœtale. Deux minutes après qu’on l’ait emmené, et qu’on essayait de me faire accoucher le placenta, je l’entendis crier. Les sages-femmes m’ont dit qu’elles n’ont rien entendu. Quelques secondes de silence et Mademoiselle s’est transformée en Castafiore, pourtant, ce n’était qu’une petite crevette de 2990 grammes.

Troisième frayeur ; le placenta ne voulait pas sortir. Trois des sages-femmes et la responsable étaient là à nous taper la discussion pour me déstresser. Arrivé à un moment, elles m’ont dit que si dans 5 minutes ça ne sortait pas elles seraient obligées de m’aider en mettant la main pour le faire sortir, chose que je ne désirais absolument pas. Deux minutes plus tard, en partageant l’histoire de la rencontre avec le chéri, j’ai eu un fou rire et le placenta est sorti tout seul (troisième victoire). Pour finir, elle a appuyé sur mon ventre pour faire sortir le sang et m’a nettoyé. J’ai eu un accouchement bien dirigé avec un personnel adorable. Une de mes appréhensions était la déchirure du périnée, mais grâce à Dieu et au massage du périnée que j’ai réalisé en fin de grossesse, il est resté intact et je n’ai pas eu d’épisiotomie non plus.

On me ramena enfin ma chérie magnifiquement vêtue et prête pour sa tétée d’accueil. Depuis ce jour, j’en suis tombée amoureuse et cet amour est juste indescriptible.

Je pense que j’ai été assez dans les détails, mais je vais terminer en répondant à une question qui m’a été posée sur Instagram. Elle était de savoir si je m’attendais à une telle douleur/expérience ? Je m’attendais à avoir mal, psychologiquement, j’étais préparée, mais en somme, c’était supportable, la péridurale m’a vraiment soulagé. Pour ce qui est de l’expérience, hell NO girl ! Ma mère avait eu un songe dans lequel il lui a été révélé que j’aurais un accouchement difficile, cependant le seigneur allait glorifier son nom, et le prénom qu’on devra donner à l’enfant lui a été communiqué. Tout s’est clairement passé comme prédit. À la base, mon mari et moi avions respectivement choisi un prénom pour la petite, mais j’ai finalement respecté la volonté divine en lui donnant comme prénom principal celui qui a été révélé. Il est beau, lui va parfaitement et représente ce qu’elle est pour moi.

J’espère que mon histoire ravivera la foi de tous ceux qui traversent des situations compliquées. Sachez que DIEU a toujours le dernier mot. Il permet des fois que les choses nous arrivent pour honorer ses promesses, son nom.

Les femmes sont des WARRIOR.

Des bisous…

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6 comments
  1. Amen Amen ,Gloire soit rendue au Seigneur pour ses œuvres 🙏🏿.
    Ça fait du bien de lire ce genre de témoignage.Certaines personnes ont tendance à présenter une version édulcorée de leur expérience, une fois qu’elle est passée..Gros bisous à toi et à la poulette 🥰👏🏿

    1. Amen ! C’est bien dommage, sauf si la personne a eu une expérience sans embûches. Bisous ma belle 😘

  2. Qu ‘est ce que j’ ai pris plaisir à te lire !
    Ta plume à la hauteur comme d’habitude.
    Et oui ! CELUI qu’on loue n’est pas un homme pour mentir, il honoré chacune des ses promesses. Félicitations encore Maman Safi❤️

  3. j’ai beaucoup pris de plaisir à lire le récit de ton accouchement et merci d’avoir été aussi vraie et de donner autant de détails ! Il y en a marre des récits d’accouchement édulcorés qui ne correspondent pas à la réalité et qui peuvent complexer certaines maman ❤️
    Bienvenue à votre petite princesse, longue et belle vie à votre magnifique petite famille ❤️

    1. On en a vraiment marre, les go qui dansent *baby mama* en plein travail dans la salle d’accouchement je me demande bien comment elles font 😂. La princesse et moi te disons merci pour tes vœux 😍❤️

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